C’est avec un petit pincement au coeur que les Délégués départementaux de l’Éducation nationale (DDEN) ouvraient, samedi, les portes du Musée de l’École au grand public. « Il s’agit, en effet, de notre dernière manifestation, ici, en ce site historique, puisque nous devons libérer les lieux en prévision d’un projet d’extension du campus voisin » nous a confié Carmen Esclopé, la très active et dévouée présidente de l’Union des DDEN 66.

« Aussi, avons-nous eu à coeur, en cette année mémorielle du Centenaire de la Grande Guerre, de conférer à cette édition un caractère exceptionnel en consacrant un hommage aux 67 enseignants du département tombés au champ d’honneur,  et tout particulièrement à Raoul Armingaud et Victor Roudière,  deux instituteurs  de Saint-Paul-de-Fenouillet. »

Très vite, l’affluence ininterrompue du public ne s’est pas démentie et s’est prolongée jusque tard dans la soirée, réservant ainsi un beau succès  à ce rendez-vous annuel.

En témoignent les  conférences qui ont rassemblé plusieurs dizaines de visiteurs visiblement séduits par le contenu des recherches et la qualité de la prestation des intervenants.

C’est à Fernand Cervera, ancien principal du collège de Thuir, que revint la tâche de retracer le tragique destin des deux instituteurs saint-paulois, tandis que M. Prats, professeur  des écoles à Thuir, s’est attelé à la présentation d’une monographie réalisée avec ses élèves de cours moyen, dédiée à Saturnin Fabre, un instituteur de la commune tombé, lui aussi, au combat.

 

M. Hamrani, collectionneur de Bélesta et féru d’histoire de cette période, commenta, quant à lui, sa riche et intéressante collection d’armes et d’objets familiers de la vie des poilus dans les tranchées.

Après l’évocation de cet épisode douloureux de l’histoire locale auquel le corps enseignant paya un lourd tribut, le public était invité à visiter les locaux de l’école de nos aïeux que près de 3000 élèves découvrent chaque année au cours de visites organisées à la demande de leurs enseignants.

La classe fidèlement reconstituée avec son traditionnel tableau noir, mais encore avec un panel d’accessoires symboliques de l’époque, a bien sûr conquis les visiteurs.

 

Ravie de ce retour magique aux sources de sa scolarité, une mamie, accompagnée de sa petite-fille, s’est même livrée remarquablement à un exercice d’écriture au porte plume et à la fameuse encre violette.

La belle réussite de cette journée empreinte   de mélancolie, de nostalgie mais aussi d’un réel intérêt, a ravi les défenseurs des valeurs républicaines de l’école publique et laïque que nous sommes, et témoigné, s’il le fallait encore, de l’oeuvre utile de ce musée qui connaîtra, prochainement, son nouveau point de chute.